Comme la plupart d'entre vous le saviez, j'écris en ce moment un bouquin sur l'histoire de notre forum (d'ailleurs je vais peut être me faire interviewer a la radio locale, j'essaierais de poster l'interview sur le forum).
Bref, c'est tout à l'heure a 18:04 que j'ai achevé le premier chapitre. Exclusivement pour vous, je vous le dévoile en avant première. Je compte sur vous pour que cela reste dans le cercle du forum, et pour ne pas le dévoiler à d'autre.
Bonne lecture.
MODERN APOCALYPSE
Chapitre 1
12 décembre 2012,
New York, 00:12.John Miller soupira et déplia ses jambes sous son bureau. Il était maintenant minuit passé et il n'avait pas quitté son poste. Il travaillait comme journaliste, au "World Express Show", une boite assez négligée, à New York. Cette société était engloutie sous divers concurrents. La vente de leur journaux était en baisse constante. Ce qui maintenait cette petite société en vie était surtout les dizaines de pages de pub à la fin du journal.
John travaillait sur un article que son patron lui avait demandé de finir en urgence avant de partir du bureau : un dossier exclusif sur la pollution qui ne faisait qu'augmenter.
Le monde devenait inconscient. Depuis les années 2008-2009, les New-yorkais -et les américains en général- polluaient sans se soucier des conséquences. "Des gros porcs qui ne se bougent pas pour faire des efforts et qui se plaignent quand ca leur retombe dessus". Voilà comment Miller les appelait.
Le siège du Word Express Show n'était pas grand du tout, il était en fait constitué d'un seul étage, dans un bâtiment crasseux de Manhattan. Les seules personnes qui passaient dans les bureaux étaient les 5 employés, le boss, les femmes de ménages et les très rares clients intéressés pour faire leur pub dans le journal.
John tapa ses dernières lignes meurtrières, les sauva, ferma le clapet de son ordinateur portable, et sorti du bâtiment. Il allait finir le trajet à pied, comme chaque jour. Il habitait dans Harlem, ce qui représentait une demie-heure de marche, mais cela n'était pas pour déplaire à John, qui était un marcheur. Tout ce temps à marcher lui laissait aussi l'occasion de réfléchir. "A quoi bon continuer dans cette voie là ?", "Ou aller ?", "Que se passerait-il ensuite ?" étaient les questions les plus habituelles. A chaque fois il remettait les réponses à plus tard, mais cette fois ci il était plus que temps de réfléchir sérieusement à son avenir. Il méritait sérieusement mieux que cette situation pourrie. Avec moins de 20.000$ par an et en écrivant dans un des plus mauvais journal de cette ville, son moral en prenait tous les matins un coup. Il était sorti de l'école de journalisme avec d'excellent résultats, comment avait il pu se retrouver là ?
John Miller arrivait au pied de son appartement, c'était habituellement le moment ou il se disait : "Boarf, j'y réfléchirais plus tard". Il ne changea pas son habitude. Il monta les trois étages, et se retrouvait face au numéro 16 de son appartement. Il glissa la clé dans la porte, la tourna et ouvrit la porte et quelque chose qui l'attendait derrière lui sauta dessus.
-Papa ! cria Tony, son fils de 7 ans.
Tony était un petit garçon d'un mètre vingt, fier et avec une petite tignasse brune tirant sur le noir. Ce soir il portait son T-shirt de catch, ou figurait son catcheur préféré.
-Hey, Tony ! répondit son père en rigolant.
Il embrassa son fils, lui passa la main dans les cheveux et franchit le pas de la porte.
-Tu n'est pas encore couché Tony ? demanda John.
-Il y avait le pay-per-view de catch ce soir et demain j'ai pas école, lui répondit Tony de sa petite voix fluette.
-Bon, mais va te coucher quand ce sera terminé.
Il enleva sa longue veste, déposa sa sacoche et se rendit dans la cuisine. Son appartement était composé d'une cuisine style américaine, de deux chambres et des toilettes. C'était un style de vie très modeste, car l'appartement ne devait pas faire plus de 35 mètres carré. Sa femme, Anna, lui tournait le dos. Une jolie femme d'un mètre soixante cinq, aux longs cheveux noirs, elle paraissait avoir 20-25 ans mais en avait en réalité 30, tout comme son époux. Au moment ou il s'approcha, elle fit volte-face, lui attrapa le visage et l'embrassa.
-Tu as bien travaillé ? lui demanda elle.
-Comme d'habitude.
-Oh, ton vaccin est arrivé. Je l'ai posé sur la table. Il faut te faire la piqure dans le bras gauche, comme d'habitude.
-As tu fait celui de Tony ?
-Oui, il a été courageux, hein Tony ?
-Ouais maman ! J'ai pas peur des piqures, s'écria fièrement Tony depuis le salon.
John se dirigea vers la table ronde de la cuisine. Une boite blanche avec le logo de l'Inius Corp. frappé en rouge attendait tranquillement d'être ouverte. Le logo n'avait rien de rassurant : c'était le très connu logo rouge biohazard avec "Inius Corp." inscrit à l'intérieur. A l'intérieur se trouvait un flacon désinfectant, du coton et une seringue remplie d'un liquide rouge couleur sang. On aurait dit qu'il y avait des bulles à l'intérieur. Bref, tout ca n'était pas très appétissant. Il imbiba le coton de désinfectant, et l'appliqua entre son bras et son avant bras. Il saisi la seringue, prêt à se piquer.
-PAPA !
John laissa échapper la seringue, qui tomba et se fracassa par terre.
-Bon sang ! Quoi ? demanda John.
-Regarde à la télé ! répondit il, inconscient de sa bêtise. Y'a eu une disqualification !
Anna se précipita avec une serpillière pour essuyer ce liquide rouge et visqueux. Elle lui dit :
-T'en fais pas, ces machins ne coutent que 12$, j'en achèterais demain pour nous deux. Ils en avaient plus que deux quand j'y suis allée aujourd'hui.
John fit donc un baiser à son fils, embrassa sa femme et se mit sous la chaude couette et s'endormit instantanément.
12 décembre 2012,
New York, 10:51.John se reveilla en sursaut. Il avait fait un cauchemar assez affreux : la fin du monde. Sa femme, son fils et lui étaient sur le toit d'un grand immeuble. Soudain un champignon atomique apparaissait devant eux et un souffle de feu s'approchait lentement de la famille, qui s'étreignaient et pleuraient. Un cauchemar qu'il faisait assez souvent d'ailleurs.
Il sortit alors du lit, une douleur dans le dos. Son gamin était à son entrainement de soccer et sa femme travaillait comme infirmière à domicile, ils étaient tous les deux absents de la maison. Il avait dormi habillé, il enleva donc son t-shirt, et se rendit dans la salle de bain. Il se contemplait dans le miroir tous les matins. Le cheveux noirs et courts truffés d'épis, un visage fin, des yeux verts-marrons. Toujours la même chose.
Après avoir prit un nouveau t-shirt, mit une casquette et s'être équipé de son appareil photo en bandoulière, il sortit de chez lui, et trouva un taxi, qui attendait gentiment sous les flocons de neige. Le conducteur, assez baraqué et à l'étroit sur son siège lui demanda d'une voix rocailleuse :
-On va ou m'sieur ?
-Pharmacie de Clinton.
Le taxi démarra lentement, les pneus crissant sur la neige.
John observait à travers la vitre les passants, fatigués, joyeux, classes. Toutes les catégories sociales et mentales étaient regroupés en une ville : New York. Le rêve américain. Dommage qu'il se soit retrouvé en bas de la chaîne alimentaire.
Il saisit son portable et envoya un SMS à sa femme :
"Je vais pharmacie pour vaccin, j'achète. Je t'aime".
Il embrassa machinalement son portable et envoya le message. Le chauffeur le regardait depuis le rétroviseur. Il avait l'air de vouloir faire la conversation.
-Vous y allez pour le vaccin, m'sieur ?
-Oui, je n'est pas encore eu l'occasion de me faire vacciner. Et vous ?
-C'est fait depuis hier. C'est fou l'influence de l'Inius Corp. sur notre vie de nos jours, heureusement que ce sont de braves gars.
-Heureusement, répondit il simplement.
Ils arrivèrent à la pharmacie, John demanda au chauffeur de l'attendre. Une fois à l'intérieur, il constata d'un regard incrédule la file d'attente composée d'une vingtaine de personne. John soupira et sa plaça dans la queue.
Au bout de dix minutes d'attente, c'est bientôt à lui. La pharmacienne lui demande sa carte d'identité, qu'il lui donna.
-Hum, vous avez déjà eu deux doses, observa t-elle depuis son ordinateur.
-Je sais, mais mon fils a cassé une dose hier soir, et moi et ma femme ne sommes pas encore vaccinés.
-Je vois. Cela vous fera alors 48$.
John Miller paya ses deux doses et repartit avec deux caisses blanches sous le bras. En quittant la pharmacie, il eu juste le temps d'entendre la télé accrochée sur un mur près du comptoir, mais ne s'en soucia guère.
"- ... attaques cannibales signalées dans un quartier de Manhattan. Les secours ..."
Une fois dans le taxi, il demanda au chauffeur de l'emmener à son bar favori : le "Cherubinni". Il s'y rendait tous les mercredis siroter le cocktail "Kingston". Différentes liqueurs de fruits exotiques mélangés dans un verre ou trempait une tranche d'orange et un morceau de papaille. Une merveille.
En arrivant, il se rendit compte important du nombre d'ambulances qu'il avait vu passer. Une dizaine au moins, sans compter les voitures de police qui les escortaient.
Il passa la porte du bar et commanda son cocktail, mais quelque chose ne tournait pas rond : le bar était quasiment vide. C'était inhabituel pour un bar de cette renommée. Il s'installa à une des nombreuses table libre et sirota sa boisson en naviguant sur internet via son SmartPhone. Une fois le Kingstonien terminé, il paya la boisson et sortit du bar. Bizarrement le taxi qui devait l'attendre ne s'y trouvait plus. Il avait l'impression que les rues étaient moins fréquentées que d'habitude. Une simple illusion due à l'alcool, probablement.
-Calme aujourd'hui patron, hein ? dit il d'une voix ayant pour but de lancer la conversation.
-Oui oui oui oui ...
John Miller sortit du bar, et chercha le chauffeur des yeux, qui n'était plus là. Il tenta d'appeler un autre taxi sur son portable, mais il n'y avait pas de réseau. De plus, les rues étaient désertes. Il entreprit de rentrer alors à pied.
12 décembre 2012,
New York, 12:24.John Miller n'avait vu personne dans la rue, cela l'inquiétait un peu. Il chercha ses clées dans sa poche mais ne les trouva pas. Il chercha dans les autres poches, mais au final ne trouva rien. Il se résigna alors à toquer à la porte, mais sous le léger impact de son pied sur celle ci, elle s'ouvrit toute seule. John entra alors dans l'appartement, inquiet. Tout ceci était définitivement très bizarre.
Il grimpa jusqu'au troisième étage et ouvrit la porte, elle aussi restée ouverte. Encore plus inquiet. Il pénétra dans l'appartement en appelant sa femme et son fils :
-Tony ? Anna ?
Son cœur commençait à s'emballer, c'était mauvais.
Il s'aventura ensuite dans le salon ou la télé était allumé. C'était le journal de New York, et son présentateur Bill Smith, avait l'air dans un stress identique à celui de John Miller.
-... et pensez surtout à barricader vos fenêtres et vos portes, ne sortez surtout pas de chez vous. L'Inius Corporation n'a toujours pas répondu aux appels. Restez à l'antenne, il y aura un autre bilan dans quelques minutes.
John, totalement paniqué, couru dans l'appartement pour chercher sa famille. Il passa dans plusieurs pièces en courant et en appelant, ne trouvant pas sa famille. C'est lorsqu'il entra dans la cuisine, qu'un frisson glacial lui parcouru l'échine, et le figea totalement. Il ne pouvait plus bouger, ses membres étaient raides comme de la glace : un spectacle horrible s'offrait à lui.