Lyon-Paris: Fast Food Embulant

Lapin Arriva enfin à Lyon. La ville qu'il n'avait vu qu'un seul fois dans sa vie ne ressemblait plus du tout à ce que lui rapporter ses souvenirs. Non pas parce qu'elle avait subit de nombreux chantiers de rénovation, mais plutôt parce qu'elle avait était touchée par la panique et le chaos qui avait suivie les premières infections.
Il abandonna le fourgon blindé d'une ancienne banque, servant au transport de ce que jadis était le but numéro un de la majorité des êtres humains de l'hémisphère Nord, la route étant impraticable en véhicule, les accidents de voitures et les embouteillages maintenant infiniment long ayant complètement obstrué la route. Il se mit en marche pour le centre ville se faufilant silencieusement entre les carcasses calcinées des voitures. A un moment il se dit que au moins le problème de pollution atmosphérique des villes du au gaz d'échappement était réglé une fois pour toute.


Il décida de longer le Rhône pour traverser une bonne partie de la ville. Les infectés ne semblaient pas l'avoir repéré. Il observa un groupe de zombies entrez dans une boucherie déjà délabré par le passage d'une autre horde. Lapin trouva l'image amusante bien effrayante.
Il continua son chemin. Il avait encore plus la pression que dans les petites villes qu'il avait traversé au par avant. C'était surement le fait que cette ville avait pris un très grand coup. Aussi parce que dans les grandes villes il y avait, par définition, beaucoup d'habitants et donc maintenant... beaucoup d'infectés.


Il se dirigeait vers le "Crayon", cette tour au surnom donné par les habitants qui l'avait beaucoup amusé lors de son passage. Un immeuble aussi grand devrait être un point de contrôle ou même un endroit ou des survivants auraient pu s'abriter. Si ses souvenirs étaient bon un hôtel s'y situait et donc de quoi manger et se reposer presque à l'abri.
Il passa près d'un hôpital où il vit la moitié d'un hélicoptère fracassé à ses pieds, l'autre moitié en équilibre sur le toit au devait être la piste atterrissage manquée. Il vit alors des flaques de sang plus ou moins fraiches se qui le dissuada de le visiter et l'encouragea à s'en éloigner.
Après quelques frayeurs et une grande partie de cache-cache avec les zombies il arriva aux pieds du Crayon. La majorité des vitres formaient un tapis de verre sur lequel Lapin marcha avec précaution pour faire le moins de bruit possible. Passé la porte l'atmosphère s'alourdit encore un peu: le rez de chaussé était rempli de cadavres décapités empilés les uns sur les autres. Lapin ne savait pas que les infectés pouvaient faire cela. Malgré tout il avança car il ne faisait pas bon de rester dehors la nuit. Il commença par fouiller les étages un par un ramassant quelques boites de conserve tombées entre deux meubles et quelques fournitures de pharmacie.Peu a peu, l'absence de vivre dans l'immeuble le troubla.



* J'suis pas le premier à passer par là. C'est un peu rassurant mais emmerdant pour les vivres... *



Arrivé au 10ème étage, Lapin se pris les pieds dans une cordelette tendue à la sortie des escaliers et, sans avoir le temps de comprendre quoi que ce soit, une multitude de conserves vides tomba à terre prises dans la chute d'une armoire qui l'écrasa et lui fit perdre connaissance.

Quand il rouvrit les yeux, Il n'était plus sous l'armoire mais sur un lit de fortune. Il voulut se redresser mais immédiatement un cylindre de révolver se colla à sa temps


-Ne bouge surtout pas mon pote. Un geste de travers et j'te colle un pruneau qui nous repeindra le mur d'une teint désagréable. T'as pas envi de m'obliger à nettoyer ta merde?


-Doucement Phil on sait même pas qui il est.


-Justement. Il avait des armes de flic. Comment tu crois qu'il se les ai procurées?!


-Peut être comme nous... En fouillant dans un commissariat...


-On sait jamais...


L'homme qui maintenait Lapin en joue était plutôt massive et grognait ses mots plus qu'autre chose. Un paire de lunettes tentait de radoucir son visage en vint et un gilet par balle de la gendarmerie le baraquait encore plus qu'il ne l'était déjà. La fille elle semblait calme et réfléchie comparé à son compère tout droit sortie d'un film de Terense Hill, et affichait sur son visage une bienveillance rassurante mêlée à une fatigue flagrante. Elle s'avança et enleva calmement le canon du front du nouvel arrivé.


-Moi c'est Sam et la grosse brute...


-La brosse brute elle t'emmerde Sam, elle t'emmer...


-La grosse brute c'est Philipe. Je l'appelle Phil perso. C'est quoi ton nom à toi?


Lapin se redressa et s'assit sur le bord de sa couchette en se massant le front où le dessin du canon se résorbait lentement.


-Je m'appelle Alexandre... Mais maintenant je me fait appeler par mon surnom d'avant, pour ne pas oublier. On m'appelait Lapin.


-On est tombé sur un cas! Un débile qui à du mal à son p'tit cœur!


-Ta gueule Phil!


-Ça va je sais très bien que ça craint mais les gens s'habituent vite.


-Putain d'lavette...


-Phil va remettre le piège en place tu veux bien!


-J'te laisse pas seul avec la tapette moi!


-Va remettre le piège en place bordel!


Phil sortit en grommelant des mots à peine audibles au sujet de viol, de pédophile et de boulet. Sam se leva pour attraper quelque chose sur un étagère et continua l'interrogatoire.


-Tu viens d'où comme ça?


-Marseille, enfin à côté.


-T'es loin dis moi... qu'est ce que tu viens foutre aussi loin.


-Pas grand monde à survécu à Marseille, alors j'essaie d'autres grandes villes. J'ai tout de suite pensé à Lyon.


-C'est pas une très bonne idée. Il y a plus grand chose en vie ici.


-Vous êtes que tous les deux?


-Non, les autres sont sortis chercher des provisions. Il y a Quentin, un p'tit chauve plein de percing, Meg, une rouquine et Paul un ex pompier toujours avec sa mythique hache, le cliché.


Elle eut un rire jaune pas très convainquant et lui tendit une boite de petits poids ouverte avec une cuillère plantée dedans.


-Mange pendant que c'est froid. Désolé pour l'armoire au fait. c'est une sorte d'alarme ralentisseur au cas où...


-J'avoue que j'me suis senti bête quand j'ai vu l'armoire tomber. J'ai pas tout compris sur le coup. C'est plutôt efficace.


-Contre les humains peut-être...


C'est alors que l'ensemble de la bande de survivant entra en panique dans la pièce. Lapin devina Meg et Paul, Phil fermant la marche. Le pompier semblait furieux et rassemblant plein de sacs il ordonna.


-Meg recharge les armes, Phil rassemble la bouf, Sam la pharmacie, ça urge là!


-Qu'est ce qui ce passe? sursauta Sam.


La rouquine bégueilla: Ils ont bouffaient Quentin! Ils nous ont repéré! Il arrivent, faut ce bouger l'cul!


-On va devoir accéléré exponentiellement nos plans là. Phil et Meg préparez la jeep, et vérifiez que les bidons d'essences soit dedans, puis semblant découvrir Lapin, Paul rajouta. J'sais pas d'où tu sors toi mais t'as de la chance, une place vient de ce libérer.


-Tiens attrape tes affaires. Et prend tes flingues tu vas en avoir besoin.


Lapin rattrapa sa veste et son sac et repéra ses armes sur un bureau près de la porte. Tout alla alors très vite, la préparation comme la descente des marches. La nouvelle fracassante lui procura une pousser d'adrénaline qui le tira de son réveil avec une efficacité digne des pires drogues excitantes. Ils sortirent du "Crayon" et se précipitèrent dans une jeep de pompier bricolée arborant toutes sortes d'objets tranchant attachés au pare-buffle du véhicule.
Des cries percèrent le silence de la ville. De partout se profilèrent des ombres inamicales. Les infectés n'avaient pas trainé et se dirigeaient vers eux dans un vacarme écœurant.
Paul enclencha la première et la jeep fonça. Quelques zombies s'empalèrent sur le pare-buffle sur quelques mètres pour finalement s'étaler derrière le véhicule avec leurs entrailles et leurs contenus. Après cinq bonne minutes de pression, les cinq passagers semblèrent tiré d'affaire.


-C'est quoi le plan maintenant? osa Lapin au bout d'un petit moment.


-Paris... On a capté un message par la radio. Des survivants se regroupent là bas.


-Mais les route sont bloqué!


-Pas la notre.


La jeep s'engagea sur l'autoroute laissant les infectés au bord de leur chemin tels des vaches regardant passer le train.

La voiture roulait dans un brouillard épais à couper à la cuillère. Lapin conduisait pour laisser l'ensemble de ses compagnons de route se reposer. Il roulait doucement les feux de brouillard allumés pour essayer de distinguer quelque chose.Il voyait à peine la route sur trois ou quatre mètres.
Il enclencha l'allume cigare et sortit une cigarette. Il l'alluma et se pencha pour remettre le remettre à sa place. Quand il regarda de nouveau la route, il serra le frein à main aussitôt, mais trop tard. Tout alla très vite. Un muté gigantesque balaya la jeep qui fit plusieurs tonneaux avant de finir sur le toit dans un champ.
Lapin sentait un liquide chaud lui couler du front. Il ne pouvait pas se détacher et voyait Paul à ses côtés se réveiller difficilement. Lorsque celui-ci ouvrit les yeux, il regarda presque aussitôt d'un air terrorisé par dessus l'épaule du conducteur. Lapin regarda par la fenêtre et vit le muté galoper tels une bête enragée vers eux, puis envoyer son poing à travers la vitre

Lapin sursauta. Sam conduisait, Paul examinait une carte pour contrôler la route à suivre et Phil et Meg dormaient. Lapin se massa les yeux puis attrapa une clope. Il souffla une volute de fumée blanche avec un air de soulagement flagrant.


-Qu'est ce qui t'arrive?


-Un cauchemar. Rien de bien méchant.


-On en fait tous.


-vous pensez que les infectés peuvent muter comme dans c'est mauvais film?!


-J'en c'est rien mais le truc qui est sur c'est qu'il faut s'attendre à tout et n'importe quoi.


La jeep passa devant un panneau souhaitant la bienvenue à Dijon. Le message aurait pu rassurer les passagers si une voiture n'était pas encastrée dedans, le pare brise explosé maculé de sang. La voiture s'arrêta sur une place pour permettre la fuite et donner une meilleur visibilité de la situation.


-Il va falloir se ravitailler. Sam et Phil vous restez à la voiture et klaxonnez si vous voyez nos amis les bêtes. Meg et Lapin, venait avec moi. On ne prend que le strict minimum.


Tous déguénèrent leurs armes respectives. Paul partit devant, sa fameuse hache de pompier sur l'épaule. Lapin jeta un regard dans la rue marchande vers laquelle l'ex-pompier et lui se dirigeaient. Tous avait l'air normal, du moins d'après le contexte actuel: une ou deux voiture enfoncées dans des vitrines, quelques traces de sang séché sur le sol et les murs mais aucuns infectés à l'horizon.
Paul fit signe à Lapin et Meg et tous trois entrèrent dans une ancienne droguerie. Il leur fallait trouver le rayon des conserves, seul aliment à peu près sûr question fraicheur.


-Je ne sais pas ce que je donnerais pour une côte de bœuf...


Ils remplirent un sac avec le maximum de conserve possible puis Paul agrippa un pack d'eau minéral pendant que Lapin s'éloigna. Meg trouva accroupis fermant son sac quand les klaxonnes raisonnèrent. Aussitôt ils jaillirent de la boutique, se dirigeant vers la place.
Sept infectés avait encerclé la jeep. Phil et Sam s'étaient renfermé dedans mais ne pouvait tirer sans risquer de ce bléser, les vitres étant grillagées. Les trois explorateur s'arrêtèrent nette. Ils ne pouvaient pas tirer sur la jeep. Meg courut alors vers un arbre à bonne distance de Lapin et Paul, et s'arrêta au pied de celui-ci.


-Hé! Saloperie! J'suis plus facile à attraper?!


Les créatures levèrent instantanément leur attention de la voiture et coururent vers la rouquine qui grimpa à l'arbre à bonne hauteur. Lapin compris alors la marche à suivre.


-Paul, va à la voiture voir si tout va bien et embarquer tous ce qu'on a chopé dans la boutique! Je vais l'aider t'inquiète pas.


Paul acquiesça d'un signe de tête et couru vers le véhicule. Lapin sortit son fusil à pompe et se dirigea vers Meg qui commençait déjà à canarder les zombies qui tentaient de grimper à l'arbre. Il dira deux cartouches ce qui eux de actions: la première explosa les crânes de trois infectés mais la deuxième fut plus désagréable ; les déflagrations furent un tels bruit que des cris stridents s'en suivirent. Les autres infectés étaient prévenus. Il en débarqua de tous côtés. Meg abattit le dernier zombie et descendit de l'arbre. Lapin était à son niveau.


-Ça va toi?


-Ça va nickel mais... Mais qu'est ce qui foutes ces cons?!


Lapin avait entendit les pneus de la jeep crisser. Elle s'éloigna se frayant un chemin parmi les créatures qui commençaient à être proche.


-Les enfoirés! Ils nous laissent! Les enfoirés!!!


-On a pas le temps d'halluciner! Vite, viens!


Lapin agrippa le bras de Meg et courut en direction d'un petit immeuble. Ils entrèrent puis claquèrent la porte derrière eux. ils poursuivirent dans les escaliers jusqu'à arriver au dernier étage Lapin poussa Meg contre un mur, tira dans une vasistas qui donnait sur le toit puis se plaqua contre la rouquine pour éviter les éclats du vers alors brisé. Il tira ensuite sur une chaîne qui empêchait autre fois au enfants du quartier de se servir de l'échelle quelle protégeait. Il plaça celle-ci puis fit signe à la fille de grimper sur le toit. Elle ne se fit pas prier, les infectés se faisant déjà entendre dans les escaliers. Quand il fut sur le toit à son tour il décrocha l'échelle et la fit tomber au cas où les zombies sachent gravir celle ci.
Il regarda alors autour de lui. Le toit était désert. Meg et lui était bloqué mais momentanément en sécurité.

- Ils nous ont abandonnés...


Meg s'effondra sur ses genoux le regard dans le ciel, comme si elle l'accusait d'être à l'origine de tout ceci. Une larme perla au coin de son œil. Lapin s'assit à ses côtés, sortit un paquet de clope et le tendit, ouvert, à la rouquine qui tentait de retenir ses larmes. Elle pris une cigarette puis une flamme se présenta à elle. Après avoir allumé la sienne, Lapin sortit de son sac une bouteille crasseuse de champagne.


-Je l'ai trouvée dans le magasin.


Meg sourit en reniflant, pendant que Lapin s'affairait à ouvrir la bouteille. Il la lui proposa et immédiatement, elle en but trois grandes gorgées. La jeune femme rendit la bouteille tout en s'étouffant à cause des bulles et d'un rire franc.


-J'arrive pas y croire...


-La pression fait faire des choses que les hommes regrettent.


-L'instinct de survie? On est des humains bordel!


-Quelque part on mérite pas mieux...


-Pourquoi tu dis ça toi?!


-T'as entendu un oiseau chanter ces derniers temps? On a tout détruit...


-On sait jamais. Le fait qu'on soit vivant montre bien qu'on a une deuxième chance.


-J'aimerais y croire.


Lapin se leva tout à coup. Il s'approcha près du vasistas où les infectés continuait à hurler en le regardant. Il y avait quelque chose de dément dans leurs yeux. Les gueules grandes ouvertes, ils tendaient les bras vers le seul humains dans leur champ de vision semblant croire qu'à n'importe quel moment ils arriveront enfin à l'atteindre. Lapin de longues gorgées puis vida le reste de la bouteille par le vasistas.


-Qu'est ce que tu fais? tu gâches du champagne là.


-Ils semblaient avoir soif. Imagine... L'être humain qui reste peut être dans le fond de l'infecté dont j'ai eu la bouche doit être tellement heureux.


-T'es con...


Meg éclata de rire en se relevant doucement. Lapin sourit simplement et l'aida.


-Bon bah maintenant?


-Bonne question.

Lapin marchait le long du bord du toit. Quand il revient auprès de Meg elle lui tendit une boite de petits poids qu'elle venait d'ouvrir. Lapin s'assit à ses côtés et entama sa boîte silencieusement. Il leva les yeux au ciel regardant les nuages sombres qui avançaient vers la ville tels un nouvelle envahisseur qui n'arrangerait rien à l'affaire.


-Alors t'as un plan?


-Bah je vois que deux solutions.


-En comptant la solution: attendre ici patiemment?!


-Euh... Bah j'en ai plus qu'une alors.


-Merveilleux! Raconte moi tout.


-Il va falloir sauter sur le toit d'en face, puis descendre à la gouttière jusqu'au balcon juste au dessous.


-Et les affreux vont pas savoir qu'on bouge?!


-là aussi j'ai peut être un plan...


Lapin arracha un morceau du cadre explosé du vasistas et demanda à Meg de le faire brûler. Il sortit un sac plastique et un morceau de ficelle de son sac à dos. Il attrapa alors le couteau de la rouquine et se fit une entaille dans le bras gauche en faisant une grimace.


-T'es con ou quoi? Tu fait quoi là?


-Attend... et continue à cramer le bout de bois. Il doit être bien rouge.


Le sang qui ruisselait du bras de Lapin coulait dans le sac plastique qui semblait être hermétique. Dès que le sac fut remplis de quelques centilitres il l'attacha avec la ficelle au dessus des infectés qui se déchainèrent des qu'ils sentirent l'odeur de leur sauce favorite. Il récupéra alors le morceau de bois chauffé à rouge et se l'écrasa sur la plaie dans un cris plus que spontané. Il éteignit la flamme avec un peu d'eau puis frotta la blessure cautérisée avec le charbon de bois.


-Et la je te prend vraiment pour un malade...


-Je frotte avec le charbon de bois pour cacher l'odeur de la blessure.


-Et pourquoi tu fais tout ça?


-Regardes les. Ils sont tellement obnubilés par le sang qu'ils ne nous regardent plus.


-Donc on est libre de sauter... Mais t'es quand même pas mal cinglé.


Ils regardèrent le but à atteindre, le regard flou. Quatre mètres de longueur et trois mètres de hauteur les séparaient d'une chance pour la liberté. Meg avala une boule qui restait bloquée en travers de sa gorge lorsqu'elle sentit quelque chose la frôler. Lapin retomba sur le toit en faisant une roulade pour amortir sa chute.


-Aller! C'est à toi.


Meg hésita quelques seconde puis prit son élan juste avant de sauter dans le vide.