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| Expérience ratée | |
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+2Randy Johnson Artie Maverick 6 participants | Auteur | Message |
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Artie Maverick Génétiquement modifié
Messages : 17 Date d'inscription : 07/06/2009 Age : 49
| Sujet: Expérience ratée Jeu 18 Juin - 19:23 | |
| (Comme demandé par Randy, ma présentation se fera en trois parties, car elle ne peut pas rentrée en une seule fois, la longueur de mon message n'étant pas autorisé... encore désolé pour ce petit problème.) [Gatineau, Canada, 20h46]
- … j’ai essayé de contacter les flics mais apparemment, les communications ont été coupées…
C’était le soir. Les lampes suspendues au plafond circulaire étaient crasseuses, et émettaient une faible lueur qui éclairait à peine la rame de métro dans laquelle le groupe d’hommes et de femmes – une vingtaine en tout – s’était terré. La plupart d’entre eux s’étaient regroupés autour de feux primitivement fabriqués, à l’aide de morceaux de poutrelles de bois ramassés çà et là et allumés au briquet. L’autre type de groupe, moins nombreux, était composé de couples, serrés les uns contre les autres, soit pour se rassurer, soit pour se réchauffer, soit souvent pour les deux. Tous quasiment discutaient de ce qui était arrivé quelques jours auparavant, tous, exceptée une silhouette isolée, assise dans l’ombre, dos appuyé contre un mur de briques…
Un homme passa à côté d’elle, et il la remarqua. Se penchant, il vit que c’était un type vêtu d’un débardeur, laissant voir ses bras musclés dont les mains – munies de gants noirs – se joignaient autour de ses jambes recroquevillées contre son torse. Sa tête n’était pas visible car il l’avait calée entre ses bras.
« Sûrement un ancien militaire… » se dit Clay.
- Vous êtes pas d’ici, non ? lança-t-il, juste assez fort pour que l’inconnu l’entende.
Ce dernier leva lentement la tête. Il avait un long nez, et un début de barbe lui mangeait le menton sans en arriver jusqu’à la pointe. Il eut un léger sourire.
- Non. Mais j’habitais dans le coin.
Quelque chose dans sa voix fit frissonner Clay. Malgré tout, encouragé par ce début de conversation, il tendit la main et déclara :
- Clayton Decourt.
L’autre regarda sa main, et Clay crut déceler comme… du regret ? dans son regard flamboyant.
- Arthur, mais vous pouvez m’appeler Artie, finit-il par répondre.
Toutefois, il ne serra pas la main à Clay qui la rabaissa, gêné. Il nota que le dénommé Arthur – enfin, Artie – ne lui avait pas dit son nom de famille, mais il n’osa pas insister.
L’homme regarda autour de lui et fit remarquer d’un ton calme :
- Peu d’entre vous sont armés.
Clay haussa les sourcils :
- Vous non plus, vous ne l’êtes pas.
Artie sourit.
- J’ai mes méthodes.
Clay fut alors frappé par quelque chose chez ce type : ses dents. Ses canines, précisément : elles étaient anormalement droites et acérées. Un nouveau frisson lui parcourut l’échine.
Un hurlement s’éleva des escaliers menant à la rame, derrière eux, suivi de coups de feu. Puis, le silence. Un silence lourd, pesant, un silence de mort, durant lequel les personnes des différents groupes s’agitèrent nerveusement.
Un nouveau cri résonna, cette fois très différent, plus bestial, inhumain. A présent, tout le monde dans la rame était en proie à la panique, Clay y compris. Il sentait son cœur battre à pleine vitesse, des gouttes de sueur perlaient son front.
Les rares gens possédant une arme les chargèrent, prêts à s’en servir. Certains reculèrent jusqu’au fond de la rame, tremblants de peur.
- Ils arrivent, dit Clay, inquiet.
- On dirait, fit Artie d’un ton toujours aussi calme.
Il ne bougeait pas, ne montrait aucun signe d’affolement ou d'angoisse.
- Venez, on doit se tirer avant qu’ils nous chopent ! lui lança Clay en reculant.
Artie eut un soupir d’exaspération, comme s’il fallait accomplir une corvée désagréable, et se leva. Il était plus grand que Clay, beaucoup plus grand. En fait, il était plus grand que n’importe qui ici présent. Dans les un mètre quatre-vingt dix, voire deux mètres, estima Clay, malgré le trouble ambiant grandissant. Baissant les yeux, il s’aperçut que l’homme avait accroché à sa ceinture un énorme flingue, sûrement un Desert Eagle d’après la forme.
- Il faut se tirer ! s’exclama un type malingre.
- Ah ouais, et pour aller où ? répliqua son voisin.
- N’importe où mais pas ici…
- Et en admettant qu’on arrive à les semer, qui te dit qu’on ne va pas tomber sur d’autres de ces saloperies ?
Ils commencèrent à se disputer, mais leurs paroles furent noyées par un nouveau rugissement, carrément plus proche encore. Des gens crièrent, et tous les regards se tournèrent vers les escaliers.
Soient rampants, soient claudicants, les Infectés, un groupe d’une dizaine d’individus, s’avançaient vers eux avec des grognements qui en disaient long sur leurs intentions. Impossible de les confondre avec les normaux, vu leurs vêtements sales et déchirés, leurs blessures plus ou moins graves – allant de l’écorchure à l’amputation complète de la moitié du corps – et leur démarche. Leurs yeux luisaient dans la pénombre. Ils avaient la peau grise parcheminée, et beaucoup d’entre eux en avait des pans entiers en moins.
- Eh ben, on dirait qu’ils ont finis par nous trouver, réalisa Clay dans un murmure.* * * *
« Mon nom est Arthur Maverick. Mais vous pouvez m’appeler Artie.
- Bienvenue chez Inius Corp., M. Maverick. Pourquoi êtes-vous ici ? Quel emploi recherchez-vous chez nous exactement ?
- Oh, eh bien je voudrais surtout faire dans la recherche génétique. Vous savez, j’ai entendu parler de quelques uns de vos travaux là-dessus… des croisements inter-espèces, tout ça…
- Très juste. D’ailleurs, nous recherchons encore des employés dans ce domaine… nous n’en avons que très peu, hélas. »
Artie, posé contre un mur de briques, tête entre les bras, revoyait dans sa tête cet entretien qu’il avait eu quelques mois plus tôt avec le grand patron de l’immense société, Randy Johnson. Que lui avait-il dit, déjà ?
« Vous êtes fait pour ça, Artie. Pour servir la science. L’humanité toute entière vous revaudra ça si vous servez de sujet à cette expérience ! Imaginez… des surhommes ! Capables de choses jusqu’alors impensables pour nous simples mortels ! »
Et oui, Arthur Maverick avait alors pensé à des exploits inimaginables… et il avait accepté. Et voilà le résultat… en fuite et recherché à travers toute la nation. Transformé à jamais. Physiquement et psychologiquement. Responsable du massacre de dix scientifiques d’Inius Corp. travaillant sur lui au moment de son évasion.
Il avait traîné dans les rues de la ville pendant des mois, volant de la nourriture facilement grâce à ses nouvelles capacités… mais au fil des jours, son état mental se dégradait, il devenait de plus en plus froid, et dur…
Et puis il y eut cette épidémie. Sans savoir pourquoi, Artie avait aperçu des gens mourir puis se relever tels des morts-vivants, et qui l’avaient traqués. Lui, plutôt que de se battre, s’était enfui à nouveau, pensant encore et toujours à sa chasse, malgré les choses surnaturelles qui arrivaient. Des jours à se cacher plus qu’il ne l’avait jamais fait, à voir le chaos indescriptible se mettre en place devant ses yeux…
- Vous êtes pas d’ici, non ?
Tiré de ses pensées, Artie leva la tête. Un homme aux cheveux bruns, avec des lunettes et une petite moustache, le regardait d’un air fatigué, un petit sourire aux lèvres. Il avait l’air sympathique. Malgré ses ruminations, Artie afficha un léger sourire et, mi-figue, mi-raisin, il lança :
- Non. Mais j’habitais dans le coin.
L’inconnu lui tendit alors sa main :
- Clayton Decourt.
« Eh mec, j’ai pas envie de faire ami-ami. » pensa Artie.
Puis son regard tomba sur la main tendue, et il revit dans sa tête celle de Randy Johnson elle aussi tendue vers lui, et lui, aveuglé par l’estime de devenir un surhomme, l’avait serrée sans hésitation…
- Arthur, finit-il par répondre, mais vous pouvez m’appeler Artie.
Il avait dit ça plus pour avoir la paix que pour autre chose, sans serrer la main. Quittant du regard Clayton – Clay, décida Artie, c’est plus court -, il observa le reste du groupe comme il l’avait fait à son arrivée ce matin et s’aperçut que certains avaient ramassé des armes, alors que d’autres en avaient déjà depuis sa venue. Des Colt. 45, des fusils à pompe, et même un Beretta AR-70 pour l’un d’eux.
« Où l’a-t-il chopé, son arme, celui-là ? Ca se vend qu’en Orient et en Europe cette connerie… »
- Peu d’entre vous sont armés, fit calmement remarquer Artie.
Le dénommé Clay haussa les sourcils :
- Vous non plus, vous ne l’êtes pas.
Artie caressa la crosse de son Desert Eagle accroché à sa ceinture et qui était hors du champ de vision de l’autre.
- J’ai mes méthodes, rétorqua-t-il avec un sourire doucereux.
Mais, en voyant l’expression de Clay, il effaça presque aussitôt ce sourire de son visage. Artie savait ce qu’il avait du voir : ses canines, transformées lors de l’expérience en crocs aiguisés, droits et anormaux pour n’importe quel être humain ordinaire.
A ce moment-là, un hurlement retentit. Artie fut presque soulagé par cette distraction qu’il n’eut pas à changer de sujet. Il y eut une suite de coups de feu, puis le silence. Artie voyait bien que tout le monde était paniqué, mais lui devait absolument garder son calme… son esprit lui interdisait d’avoir peur, et Artie n’avait d’autre choix que d’obéir.
Un autre cri. Qu’Artie reconnut comme étant celui d’un Infecté.
« Ca, c’est pas cool. » se dit-il, sans bouger pour autant.
- Ils arrivent, fit remarquer Clay, l’air anxieux.
- On dirait, répondit Artie d’une voix qui ne trahissait toujours aucune peur, ce qui sembla surprendre Clay.
« Pas étonnant, pensa Artie, je devrais au moins trembler comme un arbre pendant une tempête et je suis assis là, à bavasser alors que ces créatures vont s’amener pour nous bouffer. »
- Venez, insista Clay, il faut se tirer avant qu’ils nous chopent !
« Ouais, deux secondes, y’a pas le feu non plus. »
Artie se releva, les membres légèrement ankylosés. Il sentit ses genoux craquer alors qu’il les dépliait. Une dispute éclata entre deux types, mais avant qu’ils n’aient pus en dire davantage, les Infectés étaient rentrés dans la rame, en face d’eux, à dix mètres. Artie entendit Clay, à quelques mètres de lui, dire quelque chose, mais pas assez fort pour qu’il puisse en percevoir les mots.
Et puis, les Infectés chargèrent, et la peur s’empara pour de bon des survivants. Les sans-armes s’éloignèrent autant qu’ils le purent, et les autres commencèrent à ouvrir le feu. Tout d’abord, Artie pensa qu’il n’aurait pas besoin de son Desert Eagle : le nombre réduit des mutants ne leur donnerait pas de fil à retordre, si tout se passait, comment dire…
Bien.
Alors, il s’écarta et laissa les autres armés faire leur boulot. Apparemment, tout allait comme il l’avait prévu : les monstres tombaient avant d’avoir pu atteindre quelconque vivant.
Et c’est alors qu’il les sentit. Derrière lui. Une trentaine environ.
« Merde ! »
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| | | Artie Maverick Génétiquement modifié
Messages : 17 Date d'inscription : 07/06/2009 Age : 49
| Sujet: Re: Expérience ratée Jeu 18 Juin - 19:42 | |
| Venant des profondeurs ténébreuses du tunnel, près de trente nouveaux Infectés surgirent, plus terrifiants encore que les premiers. Artie se retourna en dégainant son flingue : le dernier groupe arrivé envahit vite les lieux, et le sang gicla à qui mieux mieux, d’un côté comme de l’autre. Artie n’avait pas beaucoup de balles, et il essayait de viser la tête ou le cœur des zombies : mais, même avec ses capacités accrues, il avait trop de mal à les avoir en une balle. Et il n’allait certainement pas se battre au corps à corps ; il fallait minimiser le contact avec ses monstruosités, non pas par dégoût, mais par sécurité. On ne sait jamais, hé, imaginez un peu que l’une d’elles vous morde ! Et paf, quelques heures plus tard, vous êtes comme celui à qui vous venez de loger une balle dans sa tête trop mûre pour le monde des vivants. Et puis, bon, ça paraîtrait un peu suspect aux yeux des autres humains que d’oser de s’y frotter…
Mais cela était-il vraiment important ? Artie n’avait plus rien à perdre, sinon la vie. Sa famille, aux USA, il ne l’avait plus vue depuis des décennies. Peut-être même l’avaient-ils oublié. Son travail, eh bien, il n’en avait plus… comme tout le monde, d’ailleurs, à part la Défense Nationale, à qui il fallait devoir payer encore des heures sup’, et quelques gigolos en blouse blanche qui essayaient de trouver un remède à toute cette connerie… ouais, maintenant, la nouvelle position officielle, c’était « bousillez tout ce qui essaye de faire de vous un casse-dalle. ».
Alors, quand Artie vit Clayton basculer en arrière et un Infecté se jeter sur lui, il n’hésita plus. Il n’éprouvait pas vraiment d’amitié envers lui, juste un peu de sympathie, voilà tout. Et encore, c’était parce que c’était le seul type qui lui avait adressé la parole depuis son évasion. Mais autant avoir une bonne raison d’y aller à mains nues.
Artie arracha ses gants et s’élança. Non pas comme un sprinter l’aurait fait pour un cent mètres, mais comme un guépard sur sa proie. Il bondit, se réceptionna sur les mains, et chargea à la manière d’un quadrupède. On aurait dit un animal, et, si quelqu’un l’aurait vu dans tout ce bordel, il aurait eu de quoi se poser des questions. Mais voilà, l’heure n’était pas aux questions, mais aux réponses en forme de coups de crosse dans la gueule de morts-vivants et de tirs incessants.
Il percuta de plein fouet la créature sur le point d’en finir avec Clay, et l’élan les propulsa droit sur le mur derrière. Le choc fut violent, mais Artie amortit l’impact contre les briques avec la poitrine de l’Infecté dont la cage thoracique – Artie le sentit bien contre sa tête plaquée dessus – s’enfonça sous le coup.
Ecoeuré, Artie se releva et laissa le mort encore mort s’affaler contre le mur. Tandis que Clay se relevait, Artie se mit à la recherche d’une arme abandonnée : rien, à priori… il poussa un juron. Il n’allait quand même pas se faire ces monstres à coups de griffes !
Tant pis. Il prit de nouveau son élan, s’approcha d’un Infecté et lui asséna un formidable coup de poing en plein dans la face. La tête du zombie, déjà bien amochée, ne soutint pas le choc et se décrocha pour aller atterrir un peu plus loin sur les rails de la ligne…
Il réduisit en bouillie deux autres, et alors qu’il s’approchait d’un troisième ayant le dos tourné, il sentit une pression à sa main gauche et une violente douleur : baissant la tête, il se rendit compte qu’un Infecté amputé de ses jambes, rampant et laissant ses boyaux derrière lui en traînées sanglantes et visqueuses, avait saisi l’occasion et mordu jusqu’au sang la main d’Artie qui passait à côté. Ce dernier lui fit lâcher prise en lui assénant un coup de pied au creux de l’abdomen, ce qui eut pour effet de détacher le buste de la créature, dont la pression des mâchoires se relâcha et la tête tomba à terre, inerte.
La morsure lui faisait un mal de chien, et il n’osa regarder l’étendue des dégâts : il recula jusqu’au mur et s’y affala, alors que les derniers Infectés tombaient sous le joug des armes des survivants du massacre.
Cinq. Ils n’étaient plus que cinq à être encore vivants : Artie, Clay, le type baraqué qui possédait le Beretta, une femme dans la vingtaine aux cheveux noirs et courts avec une machette usée et recouverte de sang et un type avec une barbe poivre et sel transportant un sac à dos.
Le silence revint, entrecoupé seulement par les respirations saccadées des cinq personnes. Clay s’approcha d’Artie et s’agenouilla en face de lui :
- Ca va aller ?
Artie retint une exclamation de douleur. Il était en sueur, comme tous, mais lui plus parce que sa plaie le faisait horriblement souffrir. Il lâcha :
- Ou… ouais, j’ai connu pire…
Le barbu s’approcha de lui. Il avait des yeux gris comme le fer, et un visage ridé et légèrement bourru.
- J’en doute, intervint-il, croyez-moi qu’il n’y a pas pire qu’une morsure de ces saloperies. Je sais que vous vous êtes fait mordre parce que je reconnais les symptômes, ajouta-t-il au regard perplexe d’Artie, et ses yeux brillèrent. Croyez-moi.
Il déposa son sac à dos par terre et s’accroupit à son tour devant lui.
- Je suis – enfin, j’étais – médecin. Laissez-moi voir ça, je sais comment guérir l’infection avant qu’elle ne se propage. Mais il faut le faire dès les premiers instants, sinon vous êtes foutu. Irrécupérable.
Il sortit une trousse de soins, l’ouvrit et tendit la main vers Artie.
- Donnez-moi votre main.
Cet ordre sonnait comme celui du destin aux oreilles d’Artie, un ordre qui lui vaudrait sans aucun doute des emmerdes s’il lui obéissait. Pour l’instant, il cachait ses mains sous ses bras.
- Ca va aller, je vous dis, répliqua-t-il, bien que, non pas du tout, ça n’allait pas.
Il essayait de se faire même menaçant, pour que le barbu n’insiste pas.
Et ça fonctionna.
Enfin, ça aurait pu s’il n’y avait pas eu le baraqué. Avec un grognement, celui-ci s’approcha à son tour, de toute sa hauteur – il n’était pas aussi grand qu’Artie mais, Dieu qu’il était large -, et grogna :
- Ecoute, mon pote, on a besoin de toi. On est pas beaucoup et si on veut se tirer de ce merdier, ou au moins survivre, il faut qu’on soit un maximum et tous ensemble, okay ? Alors tu vas pas nous faire chier pour une blessure à la con et tu vas laisser ce mec te soigner, pigé ?!
Il avait dit ces derniers mots en haussant le ton et s’était emparé du bras d’Artie, le tirant vers lui.
Artie tenta de résister, mais le costaud était, eh bien justement, costaud. La main apparut, couverte de sang, les marques de dents laissées par l’Infecté bien visibles sur le côté droit, mais ce ne fut pas ça qui fit reculer les autres et leur fit pousser un cri horrifié.
Artie, gêné par ces regards, voulut cacher à nouveau sa main, mais le mal était fait. Autant les laisser admirer, maintenant. Oh là, mesdames et messieurs, approchez, approchez, venez voir le grrrrrrrrrrrrand Arthur Maverick, celui-qui-a-des-ongles-aussi-longs-que-son-nez ! Tarif réduit pour les moins de 5 ans.
- Bah merde, murmura le baraqué.
Les griffes déformaient légèrement le bout des doigts d’Artie, et donnaient l’impression d’avoir de plus grandes mains que la moyenne.
- T’es quoi, au juste ? demanda le baraqué, sans rien cacher de sa curiosité.
Artie ouvrit la bouche, prêt à répliquer que ça ne le regardait pas, mais Clay prit les devants et répondit, l’air menaçant :
- Ca, mon pote, c’est ce qu’on appelle un type bien. Maintenant, si t’as quelque chose à dire, personne t’en empêche, mais oublie pas que, normal ou pas, il nous a sauvé la peau du cul, et sans lui à mon avis à cette heure-ci on serait en train de se bouffer les uns les autres, capiche ?
Il balaya le groupe du regard, mettant les autres au défi de le contredire. Mais personne n’osa mettre ses paroles en doute, et le costaud eut même l’air un peu embarrassé. Sans un mot, le barbu revint s’asseoir au côté d’Artie, prit la main blessée et s’attela à la désinfecter.
Artie adressa à Clay un regard reconnaissant auquel ce dernier répondit d’un hochement de tête qui signifiait « Ne me remerciez pas, c’est tout naturel. ».
Dès que le barbu eut fini de désinfecter la plaie et bander la main, il rangea son matériel et s’éloigna, rejoignant la jeune femme qui n’avait rien dit jusque là.
Artie commença à se relever, et Clay se précipita pour l’aider, mais il le repoussa doucement de sa main valide :
- Je suis blessé à la main, pas aux jambes, dit-il sans pouvoir retenir un sourire.
Il se remit totalement debout et la femme prit alors la parole :
- On devrait peut-être songer à trouver un abri pour la nuit.
Elle se tut et regarda le reste du groupe comme si elle craignait d’avoir dit quelque chose d’offusquant. Artie avait encore vraiment mal à la main, mais en voyant ses habits tachés de sang et son visage fatigué, il se dit que lui aussi aurait bien besoin de repos après ça.
- On a qu’à suivre la ligne du métro, suggéra Clay, on devrait vite tomber sur une autre rame où se cacher jusqu’au matin.
- Alors, allons-y, grogna le baraqué.
Ils se mirent en marche sans prononcer un autre mot, s’enfonçant dans l’obscurité du tunnel devant eux, qui s’ouvrait telle une gueule béante et dont on ne verrait jamais le bout. | |
| | | Artie Maverick Génétiquement modifié
Messages : 17 Date d'inscription : 07/06/2009 Age : 49
| Sujet: Re: Expérience ratée Jeu 18 Juin - 19:42 | |
| [Gatineau, Canada, 23h13]
- Tenez, dit Clay en balançant des friandises aux autres, assis autour d’un petit feu fait avec des paperasses, des journaux trouvés par terre.
- Merci, marmonna Artie, avec le reste du groupe.
Il avait horriblement faim. Clay avait été cherché à manger en forçant un distributeur de la nouvelle rame dans laquelle ils s’étaient installés.
Artie déballa une barre chocolatée et l’attaqua avec appétit. Clay vint s’asseoir à côté de lui et commença à manger. Le silence se faisait de plus en plus ressentir lorsqu’au bout de quelques minutes, Clay finit par déclarer :
- Je crois comprendre qu’on va devoir rester ensemble si on veut survivre, alors autant apprendre à se connaître.
Tout le monde tourna vers lui un regard surpris, mais il ne se démonta pas. Il se tortilla puis reprit :
- Je m’appelle Clayton Decourt. J’habitais à côté de l’aéroport international Macdonald-Cartier, vous savez, à quelques kilomètres du centre-ville… j’étais avocat, avant… avant ce qui s’est passé. Ouais… j’étais au boulot et on a été attaqués par plusieurs de ces créatures. J’ai bien cru à une attaque terroriste mais… non, sacré nom de Dieu, j’aurais préféré.
Artie le vit déglutir avec difficulté.
- Je n’ai pas vu ma femme et mon fils depuis tout ça.
Il se tut et, après quelques secondes de silence, ce fut le gros musclé, à sa gauche, qui prit la parole.
- Moi, j’m’appelle Peter McTavish… charpentier de son état, grogna-t-il. Me suis battu contre un groupe de ces saloperies, et puis j’me suis tiré dès que j’ai pu. J’habite – ou plutôt, j’habitais, pas vrai, hein ? – pas loin de la nationale 50…
Puis ce fut la femme qui s’annonça :
- Erika Willow. Etudiante à l’Université d’Ottawa, enfin, jusqu’à ce qu’elle soit détruite par tous ces cinglés… moi non plus, je ne sais pas ce qu’est devenue ma famille…
Sa voix se brisa sur ces derniers mots.
- Je… je m’appelle Robert Uman, balbutia le barbu, l’air mal à l’aise, et, comme je l’ai déjà dit, j’étais médecin, mais je peux encore servir. Je tenais un petit cabinet à côté du Lac Leamy.
Alors tous les regards se tournèrent vers Artie, et ce dernier eut la désagréable impression que les autres s’étaient dépêchés de se présenter pour entendre son histoire, à lui. Il arrêta de manger pour les regarder à son tour. Il hésitait à tout leur raconter. Seraient-ils dignes de confiance ? Même avec ces temps de crise, si on pouvait appeler ça comme ça, Inius Corp. serait sans doute ravi de récupérer un de leurs jouets perdus. Surtout pour se défendre.
Quand bien même. Ils n’attendaient que ça. Alors, donner ce qu’ils demandent, et on verra pour la suite.
Artie avala le morceau qu’il avait dans la bouche, et déclara :
- Mon nom est Arthur Maverick, mais je préfère qu’on m’appelle Artie. Une vieille habitude. Enfin bon, je suppose que vous voulez savoir comment j’en suis arrivé là ? Bien sûr que oui. Les gens comme moi, on les oublie pas de sitôt.
Je travaillais chez Inius Corporation, comme chercheur en génétique. Le patron, Randy Johnson… un vrai crack en affaires, ce type. Il m’a proposé de servir de cobaye à une expérience : combiner les ADN de deux espèces différentes, en l’occurrence l’un d’eux devait être celui d’un être humain.
- Mais pour quoi faire au juste ? demanda Erika, intriguée et effrayée, comme les autres d’ailleurs.
- Pour accomplir des choses que l’Homme ne pourrait jamais accomplir en temps normal, expliqua Artie. Bâtir des immeubles sans l’aide d’aucune machine, par exemple. A mains nues, vous voyez le truc ? Seulement, moi, j’étais un peu naïf. Beaucoup, même. En réalité, Johnson voulait créer des armes humaines, des créatures hybrides nées pour tuer. Et moi, j’étais le test. Non seulement j’aurais une apparence qui tiendrait plus d’un animal sauvage que d’un humain, mais Johnson voulait aussi me faire implanter une psychologie animale, voyez-vous ? Une seule pensée à la fois. Manger, dormir, et, dans le contexte… tuer.
Il voulait aussi m’implanter une espèce de puce inhibitrice, qui lui permettrait d’avoir un total contrôle sur moi. Je l’ai entendu alors que l’expérience avait commencée. On avait déjà transformé mes membres, mes mâchoires… et quelques sens et perceptions. C’est comme ça que j’ai compris. Je l’ai entendu faire part de ses vrais plans à travers la vitre par laquelle il surveillait le bon déroulement des choses. A un type, un mec qui avait autant de médailles que de cicatrices. Kol, je crois qu’il s’appelait. En fait, ces salopards voulaient m’utiliser pour assassiner des hommes politiques, à en croire l’état du patron… bref, dès que j’ai réalisé dans quel merdier je m’étais fourré, je me suis échappé. J’ai du… j’ai du massacrer des hommes avant de parvenir à me barrer de cet endroit de tarés. Une dizaine en tout. La plupart étant des scientifiques présents dans la salle.
Mais ce n’était pas moi, ajouta-t-il en voyant les visages horrifiés de ses compagnons. Non, ils m’avaient déjà implantés une petite partie de ce qui était un véritable fauve, un animal cruel. Je ne pouvais pas m’empêcher… surtout que eux, ils essayaient, et j’ai été contraint de les tuer pour m’en sortir. Leur vie contre la mienne.
Il se tut, baissant la tête, se murant dans un silence sans révocations.
Les autres ne dirent rien. Pas un mot. Le reste du dîner se passa en silence, puis Clay se leva et lança :
- Bien. Nous allons dormir ici et nous verrons où aller demain matin.
- Et si on se fait attaquer ? s’enquit Erika.
- On n’aura qu’à monter la garde, chacun à tour de rôle, suggéra Artie.
- Bonne idée, approuva Clay. Je n’ai qu’à commencer.
Lors du repas, Artie n’avait pas trouvé ce silence gênant, ni lourd. Il était même apaisant. Lorsqu’ils le regardaient, à présent, on ne lisait dans leur regard ni dégoût, ni crainte, ni haine. Juste de la compassion, et même un peu de pitié. Peut-être un effet de son imagination, songea Artie, ou le fait qu’ils avaient plus que jamais dans l’histoire de l’Humanité besoin les uns des autres.
« Qui vivra verra. » pensa Artie, avant de s’endormir, adossé contre un mur, tête sur les genoux. | |
| | | Randy Johnson Admin
Messages : 417 Date d'inscription : 22/05/2009 Localisation : Bunker I.C.
| Sujet: Re: Expérience ratée Jeu 18 Juin - 19:49 | |
| Bienvenue.
Superbe fiche, j'ai adoré. C'est vrai que la présentation n'est pas du tout celle attendue, mais l'histoire regroupe tout ce que nous attendons. Pour ma part, c'est bon.
Daru ?
Dernière édition par Randy Johnson le Jeu 18 Juin - 19:56, édité 1 fois | |
| | | Vincent Valentine Chef Insurgé - The Unknow Band
Messages : 14 Date d'inscription : 16/06/2009
| Sujet: Re: Expérience ratée Jeu 18 Juin - 19:54 | |
| Moi j'ai seulement deux chose a dire. La première : Bienvenu La deuxième : Mais quel longueur de fiche! lol | |
| | | Cameron Johnson Chef Insurgé - East side boys
Messages : 55 Date d'inscription : 02/06/2009 Age : 33
| Sujet: Re: Expérience ratée Jeu 18 Juin - 20:47 | |
| WOW! Dis-je de stupéfaction Mais n'esce pas un peu trop? Bon je ne suis pas staff, alors bienvenue! | |
| | | Daru Kol Maître du Jeu
Messages : 166 Date d'inscription : 23/05/2009 Age : 49 Localisation : Dakar
| Sujet: Re: Expérience ratée Ven 19 Juin - 7:43 | |
| Ah bah oui bien sûr... Donnons une validation sans lire la fiche c'est plus marrant, comme si dans sa fiche il dit qu'il a les mêmes pouvoirs que Hulk ont le saura pas... Si y a des anomalies par rapport au contexte ont le saura pas non plus... Ouais ok on donne un avis favorable sans avoir lut pas de soucis c'est tellement plus marrant.
Je m'occupe de ta fiche dés ce soir. | |
| | | Vhell Insurgée - Les Enfants de l'Enfer
Messages : 58 Date d'inscription : 31/05/2009 Age : 32 Localisation : Dans les étoiles, sur un radis, les cheveux à l'eau.
| Sujet: Re: Expérience ratée Ven 19 Juin - 13:50 | |
| Alors choupinet. C'est bien. Mais... Il y a des fautes, rares j'avoue, mais les si n'aiment pas les rai (j'en ai vu ^^), des trucs qui m'ont fait un peu curieux à la lecture. Sinon, histoire tout à fait dans le contexte, mais est-ce que c'est réellement permis de reprendre un perso d'un comic/film et j't'en passe ? Même si t'as tourné la chose de façon à ce que ce soit dans le contexte, c'est un peu... Mais sinon une fiche de qualité, même avec sa longueur, détaillée, bref, tout ce qu'on aime, tout ce que j'aime =)
Avis favorable, & fondé. | |
| | | Daru Kol Maître du Jeu
Messages : 166 Date d'inscription : 23/05/2009 Age : 49 Localisation : Dakar
| Sujet: Re: Expérience ratée Ven 19 Juin - 21:06 | |
| J'ai lut et beaucoup aimé, j'avoue ne pas avoir décroché une seconde. (Sauf pour prendre à manger...) Je ne vais pas répéter les dires de Vhell. Mais je suis ton fan.
Je valide. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Expérience ratée | |
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| | | | Expérience ratée | |
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